Les déchets médicaux contribuent à la pollution des océans

Voulez-vous manger des déchets médicaux ?

6 min.
ocean and waste

Nage en eaux troubles.
Chaque année, plus de 100 000 mammifères marins meurent à cause de la pollution plastique. Ces plastiques viennent en partie des établissements de soins et certains d’entre eux sont des déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) (ou, selon le vocabulaire de chaque pays : déchets biomédicaux à risques, déchets médicaux infectieux…).

Le recours au « tout jetable » dans les hôpitaux

Qu’est-ce qui explique l’abondance de plastique dans les océans ? Une nouvelle étude (septembre 2021) estime à 24.400 milliards le nombre de micro plastiques dans les océans. Soit un poids de 82 000 à 578 000 tonnes ! D’autres estimations font état d’11 millions de tonnes de plastiques déversés chaque année dans les océans. Un chiffre en augmentation qui pourrait atteindre 29 millions de tonnes en 2040.

Selon l’association Surfrider Foundation Europe, 10% des déchets plastiques présents dans l’océan proviennent des activités maritimes. 10 autres pour cent y sont abandonnés par les usagers sur le littoral. Les 80% restants proviennent de l’intérieur des terres et sont acheminés en grande partie par les cours d’eau.

L’incroyable augmentation des déchets plastiques issus de l’industrie des soins s’explique, lui, par le choix de celle-ci, il y a une dizaine d’années, de privilégier le « tout jetable », histoire de réduire les coûts liés à la réutilisation et les risques sanitaires. Le Covid-19 a encore amplifié la tendance. Un choix associé à la difficulté des hôpitaux d’assurer un tri efficace des déchets pour les recycler.

Les limites de l’usage unique

L’épidémie de Covid-19 a montré les limites du virage vers l’usage unique emprunté par le secteur de la santé : pénurie de blouses de protection comme de matériel médical, multiplication des points de production des déchets d’activités de soins à risques infectieux, demande accrue de respirateurs artificiels, de seringues, de gants, de masques… Et cela ne devrait pas s’arranger.

En avril 2020, le bureau d’études américain MarketsandMarkets présentait une étude annonçant pour 2021 une hausse de 17 % du marché mondial du plastique médical. De 25,1 milliards de dollars en 2020, les revenus du secteur, qui représente 2% de la production totale de plastique, pourraient passer à 29,4 milliards de dollars en 2021.

Ecosteryl confirme la tendance après avoir discuté avec ses différents clients, tous débordés de déchets à traiter durant le pic du Covid-19. Des déchets plus volumineux mais non proportionnellement plus lourds, confirmant le tout jetable et la quantité impressionnante de plastique.

Selon les auteurs d’une étude publiée par la PNAS, entre mars 2020 et août 2021, 26.000 tonnes de déchets plastiques en lien avec la pandémie auraient fini dans l’océan. On parle de 5.000 à 10.000 tonnes de déchets médicaux.

Tous ces déchets finiront sur le littoral, au fond des mers ou dans le ventre des poissons que nous mangerons par après, s’ils ne meurent pas entretemps.

3,4 milliards de masques jetés chaque jour dans le monde

On estime que 3,4 milliards de masques chirurgicaux sont utilisés et jetés chaque jour dans le monde actuellement. Faute d’un traitement adéquat, via les égouts, on finit par les retrouver dans les rivières, puis les plages et les mers. Sous l’effet des UV et de l’eau de mer, ils se désintégreront en microfibres de plastique de plus en plus petites – jusqu’à 173.000 fibres plastiques de ce type peuvent s’échapper chaque jour d’un seul masque après un séjour d’une semaine en mer. Ils entrent ensuite dans la chaîne alimentaire de la faune marine et, en bout de course, dans notre alimentation.

Or, on ne le sait pas assez, mais la dégradation de l’état de santé des océans n’est pas seulement nuisible aux êtres vivants qui les peuplent. L’océan est aussi, avec les forêts, l’un des deux « poumons de la planète ». Plus de 50% de l’oxygène que nous respirons est fourni grâce au phytoplancton évoluant à la surface des océans. Il est constitué de micro-organismes végétaux capables, grâce à la photosynthèse, de fabriquer de la matière organique à partir de la lumière, du gaz carbonique et des nutriments, et ce, en libérant de l’oxygène dans l’air.

Ces conséquences néfastes s’accroissent lorsque les taux de micro-plastiques dans les océans augmentent, renforçant ainsi les tendances dues au réchauffement climatique et à la stratification des océans. Des scientifiques du GEOMAR Helmholtz Center for Ocean Research Kiel ont voulu s’intéresser de plus près aux conséquences liées à la présence de microplastiques dans les océans sur le zooplancton. Leur étude, publiée dans la revue internationale Nature Communications, montre pour la première fois que des changements s’opèrent au sein même de l’écosystème marin à partir de l’absorption de micro-plastiques par le zooplancton. Un impact important se ferait déjà ressentir sur la désoxygénation des océans au niveau mondial.

Ne mangeons plus de déchets médicaux grâce aux solutions portées par Ecosteryl

Durant la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (ou COP26), Fidra, l’organisation écologiste écossaise, a présenté les résultats d’une étude dont les conclusions démontrent que plus de 90% des 23 pays ayant participé à une enquête sur la pollution — dont la Belgique — ont leur littoral recouvert de centaines de milliers de petites billes de plastique. Les 23 pays ayant participé à l’étude sont : les Émirats Arabes Unis, l’Australie, la Belgique, le Bangladesh, le Brésil, le Canada, le Chili, la Chine, le Costa Rica, l’Espagne, le Royaume-Uni, Guernesey (une des îles Anglo-Normandes), la Grèce, le Kenya, le Sri Lanka, les Maldives, le Mexique, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, le Portugal, les États-Unis, l’Afrique du Sud et l’Italie.

Pourtant, des solutions existent, au moins pour les déchets médicaux qui peuvent être broyés, décontaminés et recyclés lorsqu’ils ont été « banalisés », par micro-ondes, comme le propose Ecosteryl.

Plutôt que de créer et incinérer en permanence des poubelles en plastique (fûts) pour contenir et collecter les déchets médicaux (prenez par exemple les poubelles des vaccins du Covid-19), pourquoi ne pas plutôt les recycler ?

Comment recycler les déchets médicaux autrement qu’en les mangeant ?

Ecosteryl propose le tri de déchets médicaux décontaminés grâce à la machine R-Steryl. Broyé et banalisé par la machine Ecosteryl, le déchet médical décontaminé est ensuite trié automatiquement de manière aéraulique et optique par la machine R-Steryl. Le polyéthylène/polypropylène pourra y être récupéré par l’industrie plastique afin d’être réutilisé.

Quelles sont les solutions d’avenir dans le traitement des déchets médicaux ?


Quelles lois pour le traitement des déchets médicaux ?
Comme cet article le décrit, l’impact des déchets médicaux est majeur.

Comment faire plus rapidement bouger les lignes ?
Les nations les plus ambitieuses pourraient prévoir des aides ou des lois pour :

  • former les instituts de soins à un meilleur tri.
  • punir plus sévèrement les dépôts sauvages de déchets.
  • limiter l’utilisation de plastique à usage unique.
  • remplacer les éléments en PVC (qui ne sont pas recyclables et qui émettent + de dioxine et furanes).
  • obliger un recyclage du plastique – dans tous les secteurs – y compris le plastique issu des déchets infectieux, qui peut pourtant avoir une seconde vie.
  • limiter les transports liés au traitement des déchets médicaux infectieux. Pourquoi transporter des déchets non traités (certains camions transportent des poubelles sur des centaines de kilomètres vers un incinérateur), alors qu’à l’hôpital ou proche de l’hôpital, ces déchets pourraient déjà être décontaminés et réduits de 80% en volume (moins de transports, moins de CO₂).
  • interdire l’incinération directe des déchets médicaux infectieux et en obliger le tri et le recyclage après décontamination préalable (seuls les déchets radioactifs et les médicaments pourraient suivre une filière directe d’incinération).
  • interdire l’utilisation d’eau (ressource rare) pour décontaminer les déchets médicaux, et pour toute eau utilisée actuellement dans les systèmes autoclaves, en demander la décontamination également. (Le système autoclave utilise de l’eau pour décontaminer les déchets médicaux).
  • investir dans des technologies de traitement sûres, fiables et durables (investir dans de mauvaises technologies aura un impact d’autant plus nocif).
  • investir dans des technologies au plus faible impact carbone. Mettre la priorité sur l’écologie plutôt que l’économie ; avoir une vision long-terme.
  • investir dans les solutions de recyclage, dans la recherche sur le recyclage. Il y a encore d’énormes progrès à effectuer.

 

Si cet article vous a interpellé et que vous souhaitez en discuter avec nous, n’hésitez pas à nous contacter sur sales@ecosteryl.com

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Sarah Thielens

Communication manager

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